Un film de 52 minutes co-réalisé avec Camille Millerand et Julia Pascual. Montage et prise de vue
Depuis son arrivée en France en 2018, Makan cumule deux boulots : plongeur dans une brasserie chic près des Champs-Élysées et livreur à vélo. Solitaire et sacrifiée, la vie de ce Malien de 35 ans est tout entière dédiée au travail, qui lui permet de subvenir aux besoins de sa famille restée au pays, une femme et des enfants qu’il n’a pas vus depuis bientôt quatre ans. « On n’est pas venu ici pour prendre des photos de la tour Eiffel. On est venu ici pour bosser. Ta famille est dans la merde, toi aussi t’es dans la merde« , confie-t-il. Comme des centaines de milliers d’autres personnes en France, cantonnées aux marges de la société alors qu’ils font tourner des pans entiers de l’économie, Makan est sans-papiers. Il espère sortir de la clandestinité et, en attendant, « reste dans [son] coin« , effectuant avec courage ces métiers ingrats que seule une main-d’oeuvre précaire accepte désormais.